vendredi 5 septembre 2014

Le Gangôji

                                                     
                                                 Par Kimitaka Kubo

Gokurakubô(極楽坊)au temple Gangôji est classé comme trésor national.

Intropduction
   On sait très bien que le premier temple bouddhiste construit au Japon, (de 588 au 596) est Hôkôji(法興寺)qui signifie le temple d’où la loi du bouddhisme prospère、ou bien Asukadera(飛鳥寺)parce que le site du temple est à Asuka, mais à la suite du transfert de la capitale, d’Asuka à  Heijô-kyô(平城京、à présent Nara)en 710, la cour impériale decide le transfert des bâtiments du temple à Heijô-kyo, si bien que les constructions telles que piliers, poutres, planches, tuiles, pierres de base etc, sont démontées, puis transportées et reconstruites dans la nouvelle capitale. La reconstruction est achevée en 718 et ce temple est renommé Gangôji(元興寺)[qui signifie le temple d’où la loi du bouddhisme prospère à l’origine], et est mis sous le contrôle du gouverment impérial.

Histoire de l’introduction du bouddhisme
   Le bouddhisme dont l’origine remonte en Inde au cinquième siècle av J.-C. est transmis au Japon en 538, en passant par le continent asiatique et la péninsule coréenne. Cependant,l’introduction du bouddhisme cause un conflit politique au sein de la cour impériale, en particulier, entre le clan Soga(蘇我) dont le chef est Soga no Umako(蘇我馬子), qui appuyait l’introduction du bouddhisme et le clan Mononobé(物部) dont le chef est Mononobé no Moriya(物部守屋) qui s’y opposait farouchement. L’antagonisme s’aggrave de plus en plus entre les deux parties. Bien que Mononobé no Moriya connait un bref succès à contrecarrer les efforts de Soga no Umako sous le règne de l’empereur Bidatsu(敏達天皇572-585), son successeur, l’empereur Yômeï(用明天皇), devient bouddhiste et la fortune de Mononobé change de camp.
  
Suite à la mort de l’empereur Yômeï en 587, le clan Mononobé et celui de Soga cherchent chacun à influencer la succession. Le différent dégénère rapidement en bataile et Soga-no Umako avec son gendre, Umayado-ô(厩戸王, le future Prince Shotoku 聖徳太子) se soulève contre Mononobé-no Moriya. Le conflit aboutit à la bataille de Shigisan(信貴山) d’où les Soga sortent victorieux tandis que Mononobé no Moriya est tué. C’est ainsi que la voie vers l’adoption du bouddhisme s’ouvrit.

   En 588, à l’occasion de l’intronisation de son neveu, l’empéreur Sushun(崇峻天皇), Soga no Umako commence à construire un temple bouddhiste qui sera nommé Hôkôji (法興寺). On l’appel aussi communément Asukadera(飛鳥寺), car il se trouve à Asuka. Le roi de Baekje(百済) qui s’allie avec le Japon, donne un coup de main à l’empereur en offrant une pagode et en envoyant prêtres, architectes, charpentiers, artisans de tuiles, de la main-d’oeuvre qui connaît bien la construction des temples, et des peintres religieux. Les tuiles fabriquées alors pour la premier fois au Japon, dites de style Baekje, sont encore utilisées, dans nos jours, par milliers sur les toits du bâtiment central(本堂) ainsi que le bâtiment de Zensitu(禅室) du Gangôji. Après l’achèvement du Hôkôji, le temple devient le centre de la scène politique intérieure et extérieure, en particulier  avec la Chine des Tang et la Corée des trois royaumes (Baekje ou Kudara, Silla ou Shiragi et Goguryeo ou Koma) [et joue un rôle très important dans la politique], bien que le temple ait un caractère privé et appartiennent aux Sogas. Après le transfert de la capitale à Heijô-kyo, les bâtiments du temple d’Asuka sont reconstruits sur le site actuel du temple et nommé Gangôji qui se situe au sud de l’Etang de Sarusawa(猿沢の池). Le Gangôji devient en peu de temps, le centre de la culture et de l’enseignement bouddhiste, et il joue un rôle dirigeant dans le monde bouddhiste de la capitale.


Bâtiments du temple Gangôji
   Aujourd’hui, Gangôji n’est qu’un petit temple peu connu, cependant au milieu de l’époque Nara, l’enceinte du temple Gamgôji s’etendait sur une superficie d'à peu près 125.000 mètres carrés(250m par500m), selon une estimation faite dans nos jours. En 749, la cour impériale fait une évaluation les temples de la capitale selon laquelle le domaine de temples est decidé comme ci-dessous.
Todaîji                    3967 ha
Gangôji                   1983 ha
Yakushiji, Daianji et Kôhukuji  992 ha 
Hôryûji et Shitenôji           496 ha 
  Cependant, à la suite de l’affaiblissement du gouvernement central et la montée de l’école Tendaï ainsi que Shin-gon dans la deuxième partie de l’époque Héian, les ressources de Gangôji comme celles des autres temples, décroissent et les bâtiments sont délabrés. Par conséquent, nombre de maisons individuelles y sont construites, illégalement bien sûr, au moment où une confusion politique régne dans l’ancienne capitale, et perdure au cours des siècles. Ainsi, à la fin de l’Epoque Edo, en 1859, un incendie de la maison d’un charpentier à côté d la Grande Pagode de l’est met le feu à cette Pagode.

Aujourd’hui, le Gangôji n’est qu’un petit temple. Il ne reste malheureusement que la petite pagode de l’ouest à cinq toitures, le bâtiment principal Gokurakudô(極楽堂) ainsi que Zenshitsu(禅室) et les ruines de la Grande Pagode de l’est. Les trois premiers bâtiments sont classés comme trésor national. La pagode à cinq toitures est la seule pagode construite à l’époque de Nara qui existe encore au Japon. Le Gokurakudô, on dit aussi Gokurakubô, fut utilisé comme habitation par le grand moine, Chikô(智光) de la fin de l’époque Nara. Le Mandala qui est fait peindre par celui-ci sert aujourd’hui d’objet principal pour le culte du temple. Le Zenshitsu est à la fois, une salle de conférence, une salle d’étude, une salle à manger, et un dortoir.
 


Tuiles style Baekje de différentes époques au-dessus et des Kuyôtôs ou pierres tombales destinées aux offices pour l’âme de défunts ci-dessous

Sous les pierres tombales, on met un peu d’os dans un petit trou d’un morceau de bois représentant cinq parties de corps humain, gorintô.  



La petite pagode dont le hauteur est 5.5m était le modèle 1/10 de celles construites aux temples Kokubunji(国分寺) déstinés à la propagation du bouddhisme et à l’éducation de moines-étudiants d’une région se trouvant partout au Japon. Elle est classée comme trésor national.

Ces pierres servaient de base à la Grande Pagode de l’est qui se trouvait là jusqu’en 1859. Elle fut détruite à cause d’un incendie de la maison d’un charpentier qui habitait tout près.

Les mandalas de Chikou
Un grand moine de l’époque Nara(710-784) s’appellant Chikô(智光) s’est fait peindre le paradis qu’il voyait en rêve. Ce sont des mandalas qui représentent, pour être bref, le paradis ou la terre pure, en décrivant en détail les images de bouddha et des bodhisattvas(菩薩). Il est l’objet principal du culte dans le bâtiment principal,le Gokurakubô.
  


Oni ou fantôme Gagozé
    
   A l’époque Nara dans la région d’Owari(à présent Aïchi), avec un coup de foudre, un enfant de Raïjin, un kami qui produit, croit-on, la foudre, tombe du ciel dans la maison d’un paysan. Le paysan tente de le tuer, mais, comme l’enfant supplie désespérément de ne pas le tuer et promet que sa femme aura un enfant vigoureux comme Raïjin. Le paysan le libère et le laisse rentrer dans le ciel. Au bout d’un certain temps, sa femme donne naissance à un garçon tellement fort qu’ à l’âge de dix ans, il peut même l’emporter à un prince le plus fort de la famille impériale. Plus tard, il commence à travailler au temple Gangôji. A la suite des meurtres de trois garçons qui se produisent l’un après l’autre sur le clocher du temple, il veille et attend toute une nuit. Un Oni ou fantôme apparait à l’aube. Il prend ses cheveux et les tire de toute ses forces jusqu’à ce que presque tous les cheveux du fantôme soient arrachés. Le fantôme réussit à prendre la fuite et le garçcon court après celui-ci en suivant les traces de sang laissées par le fantôme, jusqu’à la pierre tombale d’un domestique-brigand du temple qui était mort. Après cette affaire, le fantôme n’apparait plus jamais. Selon certains linguistes de la langue japonaise , l’origine du mot enfantin de gagozé ou gagoji qui signifie l’ Oni ou le fantôme vient du temple Gangôji.

Conclusion
   Gangôji qui était un grand temple à l’époque Nara, n’est qu’un petit temple aujourd’hui. On sent, bon gré mal gré, sa prospérité, sa décadence et le cours du temps, presque 1300 ans, depuis sa construction. Dans quatre ans, le temple fêtera son 1300ème anniversaire. Ce temple est inscrit en 1998 sur la liste du patrimoine mondial, comme les monuments historiques de l’ancienne Nara. Donc, cela vaut la peine de visiter au moins une fois le temple Gangôji dans un proche avenir.

Note de references
Wikipedia  -Gangôji, Asuka-kyo,
 -Palais de NaniwaNagara-Toyosaki
-Hujiwara-kyo
-Shushun
-Chikô Mandala une photo
-Gangôji(phantôme)
-Brochure Gangôji
Site internet Gangôj officiel, page d’accueil officiel
Photo- site internet mbasic.facebook.com/notes/...gangoji-temple/168029699927168/
http://www.taleofgenji.org/gangoji.html


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